précession

2013 - court-métrage - 13 minutes

Samedi 9 mars / Cassette n°87
Cette nuit, la découverte est venue me parler. Elle m’a raconté que tout cela n’avait jamais été ni préparé, ni pensé, ni révélé. Qu’elle avait entièrement absorbé tout le passé en un point présent, en attente verticale. Elle m’a montré que les paysages deviendraient des bruits blancs, qu’aucune ville ni aucun humain ne peuvent atteindre. J’ai alors imaginé comment le pressentiment de grands événements effondre l’espace et offre un ensemble modelable à l’infini, une absence parfaite de contexte où nul mot ne correspond plus à ce qu’il signifiait précédemment.

Poème écrit pour la deuxième partie

C’est un monde de néphéline syénite, de kaolin, de feldspath potassique, … la pierre est cristal, transforme la lumière, le filament.

C’est un monde de molochite, d’oxyde de zinc, de silice, … la pierre est miroir, génère la source, le point.

C’est un monde de craie, de dolomie, de cendre d’os, … la pierre est vestige, libère le froid. L’histoire les rendra aveugles.

Certaines, préfigureront le paysage, pendant que d’autres exploiteront l’espace-temps, au profit de l’architecture.


Une petite étincelle suffit, et le mouvement prit feu au contact de la pesanteur. Au dessus, un monument tranchant absorbait les ombres et déformait maladroitement l’envers.

L’instant suivant, la répartition des bâtiments roses le matin (et) oranges le soir, s’étendait à perte de vue.

Sur eux, de vastes couloirs sans arbres ni fougères, régulaient le flux des 300 blocs, en pointillés.

En eux, une multitude d’êtres, porteurs de maladies extravagantes se succédaient en silence etdéguisaient la matière.

J’ai compris comment le pressentiment de grands événements effondre l’espace et offre un ensemble modelable à l’infini ;

comment dans une absence parfaite de contexte, nul mot ne
correspond plus à ce qu’il signifiait précédemment ;

comment dans un temps ouvert, la vitesse ne fait que s’accroître mais sans but, et suggère la forme du renouveau, courant confus et lumineux,
dont nul ne peut dire si la terreur l’emportera.

réalisation et scénario - Alexis de Raphelis
comédiens - Shamsy Charlésia
chefs opérateurs - Sylvain Briend et Benjamin Cohenca
montage image - Michaël Phelippeau
prise de son - Raphaël Hénard
montage et mixage son - Raphaël Hénard
étalonnage - Ludivine Sibelle